Le libéralisme économique, l'ouverture des frontières, la libre circulation des capitaux, des savoirs, des personnes, des données culturelles, c'est l'excellence même ! Tous les gouvernements nous le répètent.
A condition, bien sûr, que les peuples auxquels "on" vend ce système ultra-performant et d'une modernité progressiste sans précédent, restent, eux, dans un ancrage local archaïque.
Donc, en même temps qu'on leur explique qu'il faut "faire avec" les marchés, "on" construit des murs pour les empêcher de les suivre. Après le mur qui s'érige entre le Mexique et les Etats-Unis, en voici un qui va émerger entre la Grèce et la Turquie avec le soutien de la France, dont on ne peut pas douter de l'adhésion au mondialisme.
Compris ? Non ?
Ca ne vous évoque rien ? Non ?
Ah, je comprend, il faut changer d'échelle. Ce qui était un petit camp de travail à l'échelle d'une région, le sud de la France par exemple, et bien, aujourd'hui, l'équivalent, c'est un pays... Des choses comme ça....
Vous voyez ? Et comme dans un monde mondialisé, personne ne peut plus s'échapper nulle part, comme le remarquait Kundera, il reste quoi pour vivre comme on le souhaite ?... Je ne sais pas... Le Vercors... S'exiler... Créer des principautés... Ou, plus clairement re-fonder les démocraties comme sont en train de le faire les Islandais dans un silence médiatique assourdissant...
Vous voyez ?
Non ?
Et m.... !
En attendant, en France, le mal logement s'étend. (8,3 millions de personnes en ce cas en France. Comptez : cela fait plus d'une personne sur 10 ! Et 3,6 millions de très mal logées (caravanes, caves etc...) cela fait une personne sur 50... En plus, 1/4 des actifs est sous le seuil de pauvreté.
MAIS, comme ces chiffres sont encore liés aux reportages télé montrant des mamas africaines ayant 10 enfants, des étrangers, des vieux, des malades, voire des jeunes — bref, dans la tête de "on", des sous-classes — "on" ne comprend pas leur réalité. Alors que des diplômés à Bac + 8 puissent se retrouver dans des caves, cela dépasse littéralement la comprennette de mes concitoyens, du moins de nos "élites"... A moins qu'on ne les accuse de n'être que des "inutiles" au cas où ces études soient de sciences humaines ou sociales... (Il suffit de lire les commentaires sur les sites de presse pour constater cette mentalité...)
Que faire alors ? Le répéter ainsi ? En France un travailleur sur 4 vit avec moins de 750,00 par mois ! Plus d'une personne sur 10 est mal logée ! Et le chômage réel touche près de 5 millions d'actifs (sur 28 millions cela fait pratiquement 20%...)
Encore trop exotique ?
D'évidence, oui : l'immobilier continue à grimper sous les acclamations de tous ceux qui ont la parole ! Mieux, ils affirment que "les français" (lesquels?) ont de nouveau confiance dans l'immobilier, puisque les prix flambent !
Un travailleur sur 4 vit avec moins de 750,00 par mois, c'est quoi? Trop gênant, pour ne pas dire trop flippant ?
Cachez-moi cette misère que je ne saurais voir, défoncez yourtes et cabanes !? Chassez voitures et caravanes ? Démontez les tipis ! Allez, oust, loin de notre vue ! Des fois que la trop grande divulgation de ces faits "retourne" le marché de l'immobilier, par exemple... Ou pire que le "peuple" se soulève ? Allez, oust ! Erigez un "mur d'invisibilité" entre riches et "pauvres" (on ne dit plus "exploités", ni d'ailleurs "exclus", trop explicite...) ?! Et puis, franchement, il faut protéger ces "pauvres riches" que la bulle immobilière continue dangereusement d'engraisser, avec un bouclier...
Ou bien : éradiquez-moi ces pauvres de la société ! Allez, hop, plus d'argent liquide ! Que ceux qui n'ont pas de carte bancaire quittent la place !
Plus présidentiel : exploitation maximum de la précarité ! ? Que ceux qui ont un "statut" (un emploi stable, donc : les fonctionnaires comme les magistrats) n'en demandent pas plus... Moi, entre les lignes, j'entends : si cela ne te convient pas, il y en a des milliers qui attendent... Ou ce qu'une "amie" d'Amada lui avait sorti après sa démission pour travail à 2 euros de l'heure : "Quand on a vraiment besoin de bouffer, on prend ce qui se présente" (entre les lignes : en fait tu es une glandeuse).
A quand un " tu vis dans un 20m2 à 500,00 euros par mois (la moitié d'un salaire de base - 1055,00 euros nets par mois - touché par 1 Français sur 5) : de quoi tu te plains, il y en a qui vivent dans la rue...?"
Bref, érigeons des murs , ajoutons de l'humiliation à la précarité et notre bon peuple se soumettra sans broncher aux exigences de la financiarisation de la vie mondialisation.
Quoique...
Non, non, ne craignez rien. Il y a un plan B, valoriser à fond le travail non rémunéré, les bons sentiments, la manne du dévouement : décréter : "2011 année européenne du bénévolat"! Suite du coup d'Etat mondial qui s'opère sous nos yeux...
Et à plan B, plan B et demi : transformer un appart pourri en serre à canabis. Faut bien vivre malgré tout...