Bon, je suis auto-entrepreneur. Mais j'étais aussi salariée. Et lorsque mon contrat a été rompu, je ne suis inscrite à Pôle Emploi. Comme je l'avais déjà raconté, le fait d'être auto-entrepreneur me bouffait tous mes droits au chômage, vu que je gagnais plus qu'en tant que salariée, et bien que sous le dit "seuil" de pauvreté....
Mais le plus difficile pour moi a été de faire mes déclarations vu que mon statut n'est pas pris en compte par les robots vocaux de Pôle Emploi.Ben oui, un robot, ça a beau parler (d'une voix féminine enthousiaste et juvénile dans la plupart des cas, mais c'est en train de discrètement changer....), c'est pré-programmé, autant dire, reflet de ses maîtres, en l'occurrence Pôle Emploi.
Bref, comme je n'entrais pas dans les cases, les préposés m'ont dit qu'il fallait que je déclare tous les mois au robot que j'avais travaillé une heure pour un salaire de 1 euro.
Ce que je fais donc, depuis plusieurs années - c'est fou ce que le temps file - même si je ne toucherai jamais rien ! (Et oui, j'ai beau être auto-entrepreneur, un salaire, même petit, serait bienvenu, et puis mon travail de salariée m'avais acquis d'autres droits, pas question de les perdre).
Mais, voilà, j'ai une soudaine angoisse : parce que, ce faisant, je 'mens" depuis des années au robot et que je n'ai aucune trace écrite de l'injonction de 'mentir" qui m'a été faite... Et par les temps qui courrent...
C'est un peu fou de flipper de mentir à un robot ? Non ? Sauf que, voilà, j'en suis là. Quel autre choix ? Et je ne suis sans doute pas la seule acculée à mentir dans ce pays ! Au fond, finalement, tout bien pensé, c'est pas plus mal : ainsi je rentre dans la nouvelle norme du mensonge généralisé.
D'ailleurs, cela vient de recommencer : "on" me reconseille de mentir, cette fois pour une autre administration (la suite : ici). Problème de "case", là encore !