Bon, donc, je reprends le feuilleton.
Le gérant se barre avec la caisse. Une agence immo, SJM, se déclare nouvel interlocuteur pour les locataires. Mais, s'appuyant sur un jugement commercial dont, à ce jour, elle se refuse à fournir la copie à quiconque, elle prétend que tous les baux sont caduques et que les locataires doivent d'urgence prendre contact avec elle pour établir de nouveaux baux, faire des états des lieux de sortie, etc. avec menace d'expulsion par voie d'huissier si pas de réponse sous huitaine à l'appui.
Comment s'y prend--t-elle ? En collant sur les portes, des lettres menaçantes non nominatives et non signées. Outre que la méthode est plus que discourtoise, elle est parfaitement illégale.
Intégralement en fait. Après consultation de l'Adil il s'avère que :
> Aucun jugement commercial ne peut destituer les locataires de leurs droits, et réduire les baux à néant. Mais l'agence SJM, elle réduit les baux à néant et va quasiment jusqu'à prétendre que nous occupons nos studios illégalement.
> le repreneur du bail, quel qu'il soit, doit le reprendre tel qu'il était, sans par exemple exiger un nouveau versement de caution. L'agence niant la validité des baux exige de nouvelles cautions.
> enfin l'agence, c'est la loi, doit montrer son mandat et donner les coordonnées du propriétaire. Ce qu'elle refuse de faire.
A mes RAR concernant ces points, l'agence s'est contentée de répondre par les mêmes courriers de menace non signés et juste déposés dans ma boîte aux lettres (curieux qu'elle ne les ai pas collés sur la porte d'ailleurs...)
A mon grand désarroi, la plupart des locataires "plient" devant le roquet menaçant qui représente l'agence.. Il faut dire que la plupart ne gagnent que le smic, ou moins (c'est le cas de retraités) et ne peuvent justifier d'un salaire de trois fois le montant du loyer... Alors...
Un des locataires cependant mène l'enquête : un véritable panier de crabes se dispute l'affaire. Notamment la mafia qui s'est emparé des très juteuses résidences dîtes hotelières sur laquelle se ruent tous ceux dont le salaire ne permet pas de signer des baux "normaux", mais qui peuvent quand même, en se serrant la ceinture, se payer un toit pour une nuit, un mois, trois mois... Cela permet aussi de construire à 10 mètres de l'autoroute, moyennant quelques taxes foncières à la mairie, etc...
An cassant tous les baux pour les remanier à sa sauce, l'agence fait sauter tous les services antérieurement inclus dans les loyers, à savoir accueil quotidien, distribution de courrier, gardiennage, connexion internet etc. C'est bien connu, vu la concurrence internationale, il faut réduire les coûts, en réduisant le personnel : exit gérant et gardiens.
Voilà à quoi nous ont conduits les politiques gouvernementales successives consistant à vanter "l'investissement locatif défiscalisé" : à ce qu' "on " oublie que le locataire n'est pas un point de rentabilité, mais une personne, et plus encore un citoyen doté de droits. Qu'une agence le force en toute illégalité à refaire son bail, à payer une seconde caution, etc, ne choque donc plus personne.
Quant au montant des loyers... Les rares propriétaires s'étant fendus d'un petit voyage pour enfin "voir" ce dans quoi ils avaient investi à distance, se sont tous présentés comme des victimes d'escroquerie. C'est vrai. Mais avaient-ils songé en "investissant" que seule la moitié la plus riche des français pouvait prétendre habiter dans leurs studettes ? Silence indifférent, ou mieux, regard fuyant, en guise de réponse...
Et qu'"on" vienne encore de baisser les taux d'emprunt pour booster l'endettement, pardon, l'immobilier, ne semble pas choquer grand monde non plus.
Vous savez pourquoi ? Parce qu'une révolution silencieuse est en route : la désertification générationelle. Autour de moi, de plus en plus d'actifs envisagent très sérieusement d'aller vivre ailleurs, en Chine, au Maroc, au Mexique.
Alors le sud de la France, bronze-cul des retraités de l'Europe ? Plus pour longtemps, faute de services (soins infirmiers, police, ménage, et j'en passe, tout ceci va quitter le coin, question de survie).