Donc me voilà face aux GAF. Concernant les 6% qui auraient dû m'être versés fin décembre, il s'avère qu'effectivement il y a eu erreur de procédure. Après des discussions de marchands de tapis, on finit par me proposer une "réparation" amputée du tiers de ce qui était prévu, vu que mon chèque n'avait été encaissé qu'après la date de quinzaine, ce qui est tout à fait normal et blabla. Admettons.
Mais concernant l'histoire du refus de caution, le monsieur "ne comprend pas" en quoi j'ai été lésée. Plus je tente de le lui faire comprendre plus j'ai l'impression de parler chinois. Puissance classique du déni.
Il faut cependant croire que je ne suis pas si mauvaise communicante que ça puisque la défense change de stratégie : "De toute façon, le refus n'est pas avéré puisque vous n'avez pas fait de demande écrite de caution."
!!!!! Exact : je n'ai fait qu'une demande téléphonique chiffrée, non de caution, mais d'accord de principe. Et, logique du déni oblige, il faudrait que j'utilise un bailleur en lui faisant miroiter une caution dont je sais d'avance qu'elle me sera refusée, pour avoir confirmation de ce refus ! Une vraie méthode de voyou qu'on me propose là ! Non ?
Et l'on s'étonne que la mauvaise foi se répande ?
Je ne cède pas à cet argument fallacieux. La vérité c'est que j'ai fait passer une coquette somme sur mon assurance vie en vue de pouvoir louer un meublé décent, et que bien que la banque l'ait encaissée et ponctionnée de 3,8% -soit plusieurs mois de loyer – elle refuse de me fournir une caution de loyer pour cause "d'insolvabilité" ! Ce qui, soit dit au passage, fait bondir tous mes amis. Enfin presque. Certains ont tellement intégré la voyoucratie ambiante qu'ils me répondent d'un ton laconique qu'"avec les banquiers, il ne faut pas s'attendre à autre chose. Y'a que ton fric qui les intéresse."
Au lieu de conduire, ne serait-ce qu'à la reconnaissance morale des faits, mon entêtement entame gravement la courtoisie policée de mon interlocuteur. "Bon, écoutez Madame, me lâche-t-il en regardant ostensiblement sa montre, je vous ai déjà consacré beaucoup de temps…" (Tiens ? Revoilà le ton de la secrétaire du Président importunée par une gamine de sixième si souvent renvoyé par les hotlines. Ce son serait-il socialement contagieux ?)
"Et moi itou, sans compter ma salive et mes sous", pensé-je par devers moi. Est-ce mon indifférence à ce ton discourtois, ou mon insistance bêtasse ? J'assiste à un second virage stratégique de première : "Ecoutez, de toute façon, ce second point n'est pas inscrit dans votre pli. Envoyez-moi un courrier et alors je prendrai le temps d'examiner votre requête."
Ah, bon ! Mais tout s'explique alors ! Le directeur commercial des GAF, ne sachant pas lire le français, il est logique qu'il n'ait pas mieux compris mes explications !...
Mesurant pour la première fois dans toute son ampleur à quel point le niveau culturel moyen avait baissé dans ce pays, j'ai plié bagage, me réservant pour des démarches nécessairement mieux cadrées, c'est-à-dire écrites et juridiques. Dehors il faisait beau et de magnifiques goélands vinrent planer au-dessus de moi pour me saluer de leurs cris.