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10 avril 2009 5 10 /04 /avril /2009 21:21



Depuis que l'huissier a, en direct et sans aucun justificatif, prélevé sur mon compte les 205,70 euros dus à Gaule Pigeons voyageurs près de 10 jours ont passé. Je fais donc le 01.41 pour vérifier que ma ligne est débloquée.
Et bien non ! Bon. Je tape donc 2 pour le service recouvrement.

- Tant que l'huissier ne nous aura pas réglé,  "on" ne peut rien faire Madame.

Ok, j'appelle l'huissier, tombe sur une plate-forme, "on" me rappellera.
Je m'adresse donc à HuisPV

- Tant que l'huissier ne nous aura rien envoyé, Madame…

Re-téléphone à l'huissier.  Re plate-forme. Je n'ai pas lâché, j'ai réitéré l'appel 4 ou 5 fois.
Je tombe sur un monsieur qui m'explique — de ce ton de secrétaire de Président importuné par une gamine de sixième qui semble décidément avoir remplacé les règles élémentaires de la courtoisie dans ce pays – que l'office n'a pas que ça à faire, qu'ils ont des tas de dossiers… talala, talala. Cette sorte de compétition orale à qui est le plus débordé fait à ce point partie du paysage social français, la teneur et le déroulé de ce type de discours sont si prévisibles, que je n'écoute même pas. J'attends simplement que la tirade arrive à sa fin. Et là je glisse :

 - Oui, je sais, j'ai assisté en direct au prélèvement opéré par votre office sur mon compte : 3 secondes.

Un court silence brise miraculeusement l'agressivité de mon interlocuteur. Mais sans doute vexé d'avoir été mouché par les faits, il réussit, ton de secrétaire importuné aidant, un formidable volte-face : "De toute façon on vous a dit 10 jours Madame ! Et dix jours c'est demain, pas aujourd'hui !"
Rabrouée comme une gamine capricieuse et comprenant qu'il n'y aurait rien à tirer de plus d'un individu pris en flagrant délit de mauvaise foi, je le salue (bien bas, histoire de le ramollir pour la suite) et rappelle HuisPV.
Mais, cette fois, au lieu de m'appuyer sur la loi, le droit, les procédures, le respect, etc., j'explique — d'un ton qui frise, mais à peine, il faut savoir doser, la pleurnicherie — que cette histoire risque de me faire perdre mon travail et que je ne sais plus quoi faire (sous-entendu il n'y a que vous qui puissiez me sauver). Et là, miracle.

- Bon. Donnez-moi votre numéro de dossier, et les données bancaires relatives au virement. Je leur envoie un mail tout de suite.

Je me répands en remerciements, insiste un peu sur le "je peux compter sur vous pour le suivi de mon dossier ?", elle me rassure, "oui, Madame, vous pouvez compter sur moi", nous nous saluons. Je raccroche.
Ouf, cet après-midi passée au téléphone, aura peut-être quelque résultat.
Mais grâce à quoi ? A une ruse psychosociologique ?
On en est là, oui.
Pourquoi ?
Il est temps que j'aille faire un tour dans mon laboratoire intérieur. 

 

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8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 15:26

Donc me voilà face aux GAF. Concernant les 6% qui auraient dû m'être versés fin décembre, il s'avère qu'effectivement il y a eu erreur de procédure. Après des discussions de marchands de tapis, on finit par me proposer une "réparation" amputée du tiers de ce qui était prévu, vu que mon chèque n'avait été encaissé qu'après la date de quinzaine, ce qui est tout à fait normal et blabla. Admettons.

Mais concernant l'histoire du refus de caution, le monsieur "ne comprend pas" en quoi j'ai été lésée. Plus je tente de le lui faire comprendre plus j'ai l'impression de parler chinois. Puissance classique du déni.

Il faut cependant croire que je ne suis pas si mauvaise communicante que ça puisque la défense change de stratégie : "De toute façon, le refus n'est pas avéré puisque vous n'avez pas fait de demande écrite de caution."

!!!!!  Exact : je n'ai fait qu'une demande téléphonique chiffrée, non de caution, mais d'accord de principe. Et, logique du déni oblige, il faudrait que j'utilise un bailleur en lui faisant miroiter une caution dont je sais d'avance qu'elle me sera refusée, pour avoir confirmation de ce  refus ! Une vraie méthode de voyou qu'on me propose là ! Non ?

Et l'on s'étonne que la mauvaise foi se répande ?

Je ne cède pas à cet argument fallacieux. La vérité c'est que j'ai fait passer une coquette somme sur mon assurance vie en vue de pouvoir louer un meublé décent, et que bien que la banque l'ait encaissée et ponctionnée de 3,8% -soit plusieurs mois de loyer – elle refuse de me fournir une caution de loyer pour cause "d'insolvabilité" ! Ce qui, soit dit au passage, fait bondir tous mes amis. Enfin presque. Certains ont tellement intégré la voyoucratie ambiante qu'ils me répondent d'un ton laconique qu'"avec les banquiers, il ne faut pas s'attendre à autre chose. Y'a que ton fric qui les intéresse."

 Au lieu de conduire, ne serait-ce qu'à la reconnaissance morale des faits, mon entêtement entame gravement la courtoisie policée de mon interlocuteur. "Bon, écoutez Madame, me lâche-t-il en regardant ostensiblement sa montre, je vous ai déjà consacré beaucoup de temps…" (Tiens ? Revoilà le ton de la secrétaire du Président importunée par une gamine de sixième si souvent renvoyé par les hotlines. Ce son serait-il socialement contagieux ?)

"Et moi itou, sans compter ma salive et mes sous", pensé-je par devers moi. Est-ce mon indifférence à ce ton discourtois, ou mon insistance bêtasse ? J'assiste à un second virage stratégique de première : "Ecoutez, de toute façon, ce second point n'est pas inscrit dans votre pli. Envoyez-moi un courrier et alors je prendrai le temps d'examiner votre requête."

Ah, bon ! Mais tout s'explique alors ! Le directeur commercial des GAF, ne sachant pas lire le français, il est logique qu'il n'ait pas mieux compris mes explications !...

Mesurant pour la première fois dans toute son ampleur à quel point le niveau culturel moyen avait baissé dans ce pays, j'ai plié bagage, me réservant pour des démarches nécessairement mieux cadrées, c'est-à-dire écrites et juridiques. Dehors il faisait beau et de magnifiques goélands vinrent planer au-dessus de moi pour me saluer de leurs cris. 

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4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 19:18


Après avoir réglé l'huissier directement par téléphone avec ma carte bancaire (une folie "maîtrisée" : le compte utilisé couvrait juste la somme, je ne suis pas totalement, totalement idiote…), et sachant le 01-41 bloqué, je me suis tournée vers le 3333, grâce auquel, selon la publicité Gaule Pigeons Voyageurs, on peut s'informer de et souscrire aux services et forfaits de sa ligne.

"Gaule Pigeons Voyageurs Bonjour ! Bienvenue sur le 3333, l'appel est gratuit" commence une voix (de femme, bien sûr. Et bien sûr enthousiaste et juvénile).

La suite a été tellement cocasse que je vous la livre au ralenti, ponctuée des réactions de mon petit cerveau au fur et à mesure.

"Prononcez le nom du service qui vous intéresse   — le nom du service ? Mais je ne les connais pas, moi, les noms des services !,

ou formulez librement votre demande  — ah ? Bon, d'accord. (Je n'ai cependant pas le temps de réfléchir qu'arrive la suite),

Sinon composez le code du service."  Le code du service ? Quel code ? Pour quel service ?
Mystère et boule de gomme !
Quelque peu désorientée, je flotte.

"Si vous n'appelez pas de chez vous dîtes d'abord "accédez à ma ligne" me précise la voix assez vite.
Sachant mon accès bloqué, je n'en fais rien, tout en me trouvant un peu ridicule. ("Comme si tu pouvais ruser avec un robot !" me suis-je moquée de moi-même).
"Pour découvrir toutes les possibilités du 3333 faites..." je ne sais plus quoi. J'ai une bonne mémoire, mais il ne faut pas exagérer et de toute façon je n'ai nulle envie de perdre du temps à écouter une liste interminable et inutile. (En clair, j'espère encore obtenir un interlocuteur vivant au bout du fil).
"Je ne vous ai pas entendu" recommence alors la voix enthousiaste et juvénile avant de discrètement prendre le ton de papa-maman tentant de ne pas paraître excédé face aux difficultés de comprenette de sa gamine :  "Pouvez vous répéter en parlant devant le combiné et plus fort."
Non.
Comment la voix va-t-elle réagir, cette fois ?

"Prononcez le nom du service qui vous intéresse ou formulez librement votre demande. Sinon composez le code du service", reprend-t-elle comme au début, avant de glisser un petit plus dans la conversation :  "Sachez que le service Factligne vous permet de connaître le détail de votre dernière facture téléphonique. Pour vous y abonner dites oui, sinon dites non."
"Factligne ? C'est payant ou pas ce machin ?" ai-je l'heureuse lucidité de me demander avant d'ouvrir machinalement la bouche comme on serait tenté de le faire suite à un impératif serviable habilement glissé dans une litanie répétitive.
D'ailleurs, ça recommence :
"Prononcez le nom du service qui vous intéresse..."  

Et si je tentais, tiens, "renseignements"? (Ca doit bien faire partie des services de base, un intitulé aussi plat, non ?). Evidemment la voix ne me comprend pas et demande patiemment à la potiche que je suis de répéter plus fort et plus près du combiné.
Alors là ! Je me suis amusée à faire l'E.T : ren-sei-gne-ments ai-je prononcé comme une machine.
Mais ça n'a pas marché non plus : elle n'a pas plus compris ! Quelle sourde ! Du coup j'ai tenté d'autres approches, à moitié folle de rire en m'imaginant filmée. Combien d'autres dans ce pays ont dû s'énerver ou se marrer avec ce truc, j'aimerais bien le savoir !

_________________________

Et ce n'est pas fini ! Une quinzaine de jours plus tard, je refais le 3333 en vue de vérifier le texte ci-dessus dans le détail.

Et là, surprise ! 
"Gaule Pigeons Voyageurs, Bonjour. Bienvenue sur le 3333." Et stop : plus de "cet appel est gratuit" ! Ah bon ! Je vais donc débourser pour traquer les mystères de la voix. Ok. J'attends.

Et hop, deuxième surprise ! 
La voix n'annonce plus du tout un quelconque accès au moindre service ! Au lieu de cela, elle exige d'entrée que l'on décline son identité GPV !
"Prononcez maintenant le numéro de la ligne sur laquelle porte de votre demande, ou composez son numéro à l'aide des touches de votre téléphone", ordonne-t-elle plus enthousiaste et plus juvénile que jamais.
Inutile, ma ligne est toujours bloquée. 
"Je ne vous ai pas entendu" constate-t-elle devant mon silence.
Puis, du ton patient de l'excédée masquant gentiment son agacement: "Donnez moi le numéro de la ligne   sur laquelle porte votre demande, en prononçant les chiffres deux par deux."

Et là,  troisième surprise !
Au lieu de me tancer, elle se la joue encourageante et chaleureuse, style "bravo ma petite, vas-y !"
"
Parlez naturellement sans faire de pause. Je vous  écoute !"
"Quel parent n'a pas usé de ce genre de stratagème devant un enfant récalcitrant ?" me dis-je tout en attendant la suite.
"Apparemment je n'arrive pas à vous comprendre."
Oh, c'est elle qui n'y arrive pas cette fois (enfin apparemment), mais c'est une petite courtoisie qu'on me fait là !
"Je vous propose d'utiliser les touches de votre téléphone."
Je vous propose ?!
Je vous propose et non un impératif du genre "utilisez", "tapez", "dîtes"?
  Ma parole, ils ont embauché un sociologue du langage ! Enfin, d'évidence juste en passant, parce qu'immédiatement le ton revire au "je t'encourage ma petite", ce qui lui permet d'enthousiastes impératifs !
"
Allez y !  Composez les 10 chiffres du numéro de la ligne sur laquelle porte votre demande ! 
En cas d'erreur appuyez sur la touche étoile pour annuler la saisie de votre numéro."

Je me tais encore un petit moment, mais cette fois le disque est vraiment rayé. "Veuillez utiliser les touches de votre téléphone pour composer les 10 chiffres du numéro de la ligne sur laquelle poste votre demande. En cas d'erreur appuyez sur la touche étoile pour annuler la saisie de votre numéro."
Et bis répétita.
J'ai raccroché, mais, je le  sens, la curiosité va me brûler de connaître l'évolution de la voix délirante du 3333…


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1 avril 2009 3 01 /04 /avril /2009 17:22



En français écrire hot-line, sinon hot line serait plus juste que hotline, mais nous avons, en ce domaine, suivi la langue anglaise. Ce type d'anglicisme a inquiété le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Aussi dans sa lettre n° 186 de juillet 2005,  préconise-t-il une approche plus fine du mot hot-line, à ses yeux un peu fourre tout. 
La traduction littérale du terme —­ "ligne chaude" — n'ayant pas été retenue, il conviendrait donc, si l'on souhaitait participer activement au respect de notre langue, de distinguer 3 termes :  le numéro d'urgence, la téléassistance ou assistance en ligne, et l'aide en ligne.
Le caractère d'immédiateté du premier (dont la définition est "permet le recours immédiat à un service d'assistance spécialisée"), ne convient d'évidence pas à l'expérience que tout un chacun peut faire de la hot-line. Mieux vaut le laisser aux pompiers.
Le dernier ne convient pas non plus et pour la même raison ("assistance à distance immédiatement accessible"). Reste l'assistance en ligne ou téléassistance.
Cependant, celle-ci peut aussi concerner l'assistance via Internet.
Alors ?

Le site du jargon français propose du terme hot-line une définition plus précise et plus réaliste: "Ligne téléphonique au bout de laquelle on peut trouver de l'aide technique, si on a beaucoup de chance. (Et si on s'est correctement enregistré auprès de l'éditeur... et si on a un contrat de maintenance en bonne et due forme... et si on est prêt à attendre une demi-heure avec une musique affreuse dans les oreilles...)."

Vu les réactions allergiques que tend de plus en plus à déclencher le mot hot-line dans la population, je trouve cette définition très pertinente, et très pertinent aussi son maintien dans la langue. 

Certes, en toute rigueur, il faudrait distinguer la hot-line du centre d'appels (que d'aucuns, n'en déplaise au CSA, s'amusent à désigner en anglais, "call center"), et de la plate-forme téléphonique, dont les objectifs peuvent être non techniques (renseignements, prises de rendez-vous, commerce, etc…).

Mais quel meilleur son que hot-line pour évoquer tout à la fois ces systèmes, leurs dysfonctionnements, les multiples ennuis qu'ils provoquent dans l'existence de leurs usagers et leurs effets allergènes ?

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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 18:35


Suite de l'histoire qui a motivé ce blog : là aussi, c'est un peu long, mais je ne pouvais pas couper au milieu.

Sans nouvelle de l'huissier, et envisageant de déménager à plus ou moins brève échéance, j'appelle Gaule Pigeons Voyageurs pour préparer mon transfert de ligne. " Gaule Pigeons Voyageurs bonjour, cet appel est gratuit depuis une ligne fixe Gaule Pigeons Voyageurs " commence la voix enthousiaste et juvénile. Et soudain, pof : "Nous constatons un impayé de votre part. Pour régler directement par carte bancaire tapez un, pour obtenir le service de recouvrement tapez 2" et... c'est tout.
Plus d'accès aux autres services ! Bon, mais du moins ont-ils "retrouvé" mon dossier, duquel je n'ai aucune nouvelle depuis le 22/01/09, un mois et demi en arrière. Je tape 2.

- Oui, effectivement, vous devez 205,70 euros.

- Ah ! fais-je. J'ai appelé en janvier, personne n'a été à même de me dire à quoi cela correspondait. Mais vous peut-être…

- Non, il faut que vous joigniez HuisPV.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?

- Notre service recouvrement Madame ! (Vu le ton, d'évidence je suis ignare de chez ignare).

- Vous ne pouvez vraiment pas me…

- Non, vous devez appeler HuisPV.

-  Vous avez leurs coordonnées ?

- Oui Madame, c'est le xxxxxxx (même ton).

Tandis que je raccroche le doute me prend : n'avais-je pas le choix entre payer par carte bancaire directement ou joindre le service de recouvrement ? Je rappelle. Bis répétita, litanie, pof et  : "Nous constatons un impayé de votre part. Pour régler directement par carte bancaire tapez un." Ce que je fais. À priori je n'ai qu'à suivre les instructions : il m'est tout à fait possible de payer sans du tout savoir pourquoi ! Non merci. Je raccroche, rappelle — bis répétita, litanie, pof — et tape 2 pour le service recouvrement. Je tombe sur une autre personne. Réponse : maintenant que c'est parti chez huissier, c'est à lui que je dois m'adresser. A l'huissier huissier ? Ou à HuisPV ?
"À l'huissier Madame."

Ou c'est moi qui suis complètement déjantée, ou je me heurte à une incohérence totale et totalement opaque. Au choix.
Gardons le fil, ma fille ! Gardons le fil !
J'appelle donc HuisPV. "On" m'y confirme que je dois bien 205, 70 mais qu'"on" ne peut pas me dire à quoi correspond cette somme. Et, qu'évidemment, tant que je n'aurai pas réglé je ne pourrai pas déménager ma ligne. De toute façon, c'est avec l'huissier que je dois résoudre le problème, pas avec HuisPV.

Hallucinant, non ?

Je rappelle donc madame Tonchemin, l'huissier. Réponse : elle ne peut toujours pas me dire de quoi il s'agit. Et pour débloquer ma situation je n'ai qu'une seule solution : soit je paie par chèque et dans 3 semaines un mois mon dossier sera levé, soit je paie par carte bancaire, là, tout de suite, et ce sera fait dans les 10 jours.

- Mais enfin madame, nous n'avons eu qu'un contact téléphonique, je n'ai aucune preuve que vous êtes bien huissier, vous ne pouvez pas me dire à quoi correspond la somme réclamée, et la seule façon de débloquer rapidement mon dossier est de vous transmettre par téléphone le numéro de ma carte bancaire ?

- Oui. Je comprends votre colère, mais je n'y peux rien, c'est comme ça…
J'en reste un moment coite.
Un huissier doit fournir à son client un justificatif de la somme réclamée  ! Nous sommes en pleine illégalité. Si ce n'est pas l'équivalent d'un vol à main armée, ça…

Mais voilà, en télétravail, comment déménager sans téléphone ? Je suis pressée. Je cède.
Bien sûr, j'envoie illico un recommandé avec accusé réception : 5 euros. Puis je rappelle Gaule Pigeons Voyageurs, service recouvrement. J'insiste lourd, lourd pour savoir de quoi il en retourne, ce qui, bien sûr énerve la préposée. Mais, finalement, elle trouve ! (Incroyable, non ? Suffisait d'insister péniblement!) : je n'ai pas résilié mon abonnement précédent, il est donc resté actif jusqu'à ce qu'on me coupe (là-bas) la ligne d'office… ! J'en tombe sur le cul.
Je m'explique : je résilie et ma ligne téléphonique et ma ligne Internet via un service Gaule Pigeons Voyageur intitulé déménagement, qui me permet de rouvrir à ma nouvelle adresse une nouvelle ligne téléphonique et un nouvel abonnement Internet, avec transfert des nouvelles factures sur le même relevé d'identité bancaire. Donc les nouveaux prélèvements se font dans la foulée et Gaule Pigeons voyageurs a mes nouvelles coordonnées  (téléphone et adresse) : la preuve, ma nouvelle ligne est bloquée pour cause d'impayé !

Mais voilà. Je n'ai pas fais de recommandé accusé de réception pour valider ces transferts de manière publiquement vérifiable. Donc je ne les ai pas faits : donc je dois six mois d'abonnement téléphonique et des frais pour impayés.
Ce qui me fâche.
Et la préposée de me répondre : "Si vous n'êtes pas contente, Madame, prenez un avocat ! – Un avocat ? J'en sursaute presque. Vu ce que ça coûte et le temps que le procès prendrait (et sans doute pendant ce temps là, la ligne bloquée) mais qui s'y collerait ? De toute façon c'est de votre faute, il fallait faire un suivi de courrier."

Ah oui ? Et le pack déménagement ? (Pour info, la pub c'est : déménagement de votre installation, Gaule Pigeons Voyageurs s'occupe de tout ! Vous pouvez vérifier). Et le fait que GPV ait mes nouvelles coordonnées ?
Comme j'insiste pour avoir ces factures, j'apprends que je ne les obtiendrai que moyennant 4,99 euros !
Hallucinant de chez hallucinant, non ?
(Plus besoin de fumette dans ce pays...)

Petites remarques : comment cela se fait-il que ma connexion Internet ait déménagé sans problème et pas ma ligne ? Combien de pigeons ne faisant pas de RAR se voient-ils facturés de deux abonnements au lieu d'un ? Ca doit être assez rentable, non ? Et le pire : comment se fait-il que ce contrat baignant d'évidence dans la plus totale illégalité entre Gaule Pigeons Voyageurs et cet huissier soit actif, toléré, existant ? (D'autant que, je précise, l'huissier en question n'est pas une simple société de recouvrement). 

Je suis bien trop petite pour m'attaquer à ce problème. 
Donc j'en reste à mon objectif privé : pouvoir déménager ma ligne.
Point. 

 

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20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 17:05



"Bonjour me susurre une voix d'hôtesse de l'air à peine terminé le numéro. Bienvenue à la clinique Barchou, un établissement du groupe Yayaya !" Pour un peu je me serais envolée dans les hautes sphères éthérées du grand luxe mondial ! Heureusement une très légère inflexion du ton me ramène à ma condition de citoyen lambda. "Pour accéder  à nos services  tapez sur la touche étoile de votre téléphone." L'ordre est aussi doux qu'imparable, je m'exécute. "Si vous souhaitez joindre un patient tapez un." Ce que je fais, trop heureuse de couper court aux autres "tapez tant". "Tapez maintenant le code d'accès de votre correspondant." Et flûte, je ne l'ai pas. Retour aux "tapez tant" dont je dois me farcir quatre exemplaires identiques (hormis les titres : joindre un patient, maternité, scanner, consultation. enfin, je crois), jusqu'au cinquième qui, ouf !, existe : joindre le standard. Enfin nous y sommes. "Ne quittez pas une opératrice va prendre votre appel" poursuit l'hôtesse." Et là, qu'entends-je ? Une sorte de "clong" ! Juste après, une voix normale (enregistrée, certes, mais qui ne se la joue ni enthousiaste ni juvénile, ni hôtesse, ni rien) me rassure quant à l'objectif aveugle de mes manips : "Vous êtes sur le standard de la clinique Barchou, une opératrice va prendre votre appel." Et… "clong" ! Cette fois, ce bruit de tuyauterie me fait rire.  Nous sommes bel et bien en train de redescendre des hautes sphères éthérées au plancher des vaches ! D'ailleurs la nouvelle voix qui me répète  " vous êtes sur le standard de la clinique Barchou, une opératrice va prendre votre appel", est on ne peut plus normale.
Enfin j'ai mon amie au bout du fil. Elle a passé une nuit épouvantable. Le personnel de garde n'a cessé de faire la fête - éclats de voix, éclats de rire, relents de fumée de cigarettes, bruits de porte toute la nuit - tant pis pour le repos des malades. Résultat, à l'étage au-dessus, pas de personnel. Un patient a appelé toute la nuit en vain… Des employés de 20-25 ans que les remarques rendent agressifs...
" C'est scandaleux,
conclut-elle, d'ailleurs je m'en suis plainte à la direction." Mais le pire, c'est quand, durant la nuit, une aide-soignante est venue fouiller dans son placard. "Tu te rends compte, dans quelle situation d'insécurité on se retrouve ? On est malade, faible, on ne peut pas se défendre, la nuit il n'y a personne, on n'ose pas bouger ! Moi, j'avais prévu le coup, je n'ai rien de valeur ici, mais imagine une mémé ! Ah non, je t'assure, ce pays va vraiment à vau l'eau."

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18 mars 2009 3 18 /03 /mars /2009 14:09


Hop, je clique…
Et là, je n'en crois pas mes yeux : les 6% bruts sur  quatre mois que les GAF m'avaient promis au printemps dernier pour que je dépose mon capital chez elles ne m'ont toujours pas été versés alors qu'ils devaient l'être fin décembre !
Bien m'en a pris de vérifier !
Mais qu'est-ce que c'est que cette boîte où la parole, décidemment, ne tient pas !
Évidemment j'en parle et je passe pour une gourde.
J'ai signé sans vérifier ? Quelle idiote ! Quoi d'étonnant à ce que ton conseiller garde le silence à ce propos ?

J'ai laissé mûrir pendant deux jours. Aller faire un scandale au centre régional ainsi que conseillé par une amie (et déconseillé par une autre : et d'un parce que la parole dans ces cas-là ne sert à rien ; et de deux parce qu'après on te colle une étiquette d'hystérique qui te dessert) ? Envoyer un RAR ? Passer par UFC Que choisir ? Etc. ? 60 Millions de consommateurs ? Contacter l'Afub ? Écrire au Président de la République ? Faire tout cela à la fois ?
Réfléchis d'abord ma petite, réfléchis. La colère est mauvaise conseillère. Soit stratège.

Et fais toi aider.

Heureusement pour ma "honte", je réussi à joindre un de mes amis actuellement retraité, qui avait travaillé pour les GAF.
Il est  normal m'explique-t-il que je n'aie pas signé d'offre en ouvrant mon compte. Ces dernières, étant temporaires, sont toujours séparées des contrats classiques. Donc pas si gourde que ça et d'un ! Par contre il n'est pas normal que le nouveau conseiller ne m'en ait pas laissé un exemplaire (une "fiche technique" en jargon). C'est une faute professionnelle.
Quand j'ajoute l'histoire de la caution, il se met en colère. "Mais ce sont des voleurs ! Mais ce n'est pas possible ! On ne peut plus se loger dans ce pays ! Des vampires !" Etc.… Ce n'est pas une solution d'accord, mais ça fait du bien au moral qu'un autre se mette en colère pour soi !
Sur ce il me donne les coordonnées d'un ami travaillant dans une boîte concurrente. Un homme très serviable qui me propose d'essayer de retrouver cette offre et les suivantes, on ne sait jamais, et me donne de précieux conseils rédactionnels. Merci à lui ! Mais que de méandres pour faire valoir la vérité hors d'écrits signés, paraphés, recommandés, estampillés, et en quatre exemplaires !

Finalement j'ai envoyé un pli (avec les banksters mieux vaut prévenir que guérir suis-je en train d'apprendre) au directeur à Paris. Car, après tout, qu'en sais-je, l'équipe locale est peut-être de connivence du bas au haut de l'échelle. Mieux vaut s'adresser à Dieu qu'à ses "saints".
Allez hop ! Cinq euros et c'est parti.
Copie de ma lettre en poche, j'ai aussi pris rendez-vous chez UFC Que Choisir, et autres démarches similaires.
Bref, je commence à me constituer un dossier.
Autrement dit j'ai opté pour le long terme, j'ai choisi le camp du pas à pas, de la patience et de la ténacité. Ca donne beaucoup de recul.
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15 mars 2009 7 15 /03 /mars /2009 19:18


Ce matin, démarches. 20 bornes et je suis à AntiChômDû (les administrations ont beau fusionner entre elles, elles n'en restent pas moins clouées sur place. Le béton est récalcitrant à toute forme de refonte). Une jeune femme fort aimable m'accueille : oui, oui, votre lettre est bien arrivée, oui, oui, vous êtes réinscrite, oui, oui, en rétroactif.
Et tout ça sans RAR ? Wouahouh, la journée commence bien. Sur ce, je file à la CAF pour  faire enregistrer mon nouveau relevé d'identité bancaire, presque pas de queue, une préposée aimable. De mieux en mieux ! C'est donc d'un pas léger que je me présente à mon rendez-vous. Objectif : visite d'un meublé à prix "raisonnable" (420,00 euros hors charge, plus 30 euros de charges pour l'entretien de la cage d'escalier). La demoiselle qui va me le faire visiter n'a pas pu me préciser les frais d'agence, mais, c'est sûr, la propriétaire acceptera une caution bancaire (une vraie faveur qu'on me fait là !). Je me gare, quartier correct, immeuble correct, j'ai bon espoir. Après celui trouvé puis perdu à cause des GAF, j'ai jusqu'ici fait chou blanc, mais cette fois peut-être…
La demoiselle arrive, nous montons au premier, elle bataille un moment avec les clefs et m'ouvre la porte du palais. Un petit couloir, à gauche la salle d'eau. " À ce prix-là faut pas être trop regardante" me raisonnai-je vu la vétusté de la chose  (c'est fou ce qu'on peut vite intégrer comme justifiés des tarifs délirants). Puis la pièce. "Vous voyez, se précipite mon interlocutrice pour ouvrir les volets, c'est plein sud et peu bruyant ". Exact. Mais alors le reste ! Un vieux matelas tellement sale qu'il en est gras, une... armoire disons,  bancale en faux bois plaqué rogné de tous côtés, une table de 50cm sur 50cm dans le même état, une chaise et, pour la cuisine, un évier en métal avec deux plaques électriques intégrées à 20cm du robinet, le tout sur un meuble en plaqué blanc, plus que rogné lui aussi.
Et me voilà… partagée. J'en ai vraiment marre de mon cafoutch, celui-ci est du même genre, mais du moins m'évitera-t-il les quarante kilomètres aller et retour pour la moindre démarche, le bruit et, avec le retour du printemps, les petits délinquants qui viennent se saoûler sous ma fenêtre, radio à fond, canettes brisées, etc. Pour 100,00 euros de plus, pourquoi pas? Donc d'accord.
- Et donc pour la caution, la signature du bail ? m'enquiers-je.
-Pas de problème, répond-elle. Il nous faudra vos deux déclarations d'impôts et…
- Ah non ! je coupe du geste et de la voix. La caution suffit, le reste ne vous regarde pas !
C'est vrai quoi ! J'ai eu assez de mal à l'obtenir cette caution, c'est pas pour retomber dans les indiscréticns classiques qui découlent d'un bail classique ! Je vais quand même
bloquer près de 5000,00 euros (ponctionnés  de 2%) ! Ca vaut bien un peu de respect de ma vie privée, non ? D'autant que c'est la loi, nom d'un chien !
- Oui, mais madame, il faut bien monter le dossier pour voir s'il passera…
- Pour voir s'il  passera ?! Mais, enfin, vous m'avez affirmé, la semaine dernière qu'il n'y aurait aucun problème pour une caution bancaire !

- C'est qu'en fait c'est la  Sxxxx qui loue et ils leur faut monter un dossier. Mais ne vous en faites pas nous connaissons parfaitement la dame qui s'en occupe, elle le fera passer.
Aucun doute, vu le ton, c'est une grande faveur que l'on me fait, presque un passe-droit ! Je rêve !  S'ensuivent une série de coups de téléphone et d'attentes que nous passons à bavarder assises (sur une fesse) sur le bord du matelas. Enfin j'ai la dame de la Sxxxx au bout du fil qui m'explique qu'il lui faut ces déclarations d'impôts, parce qu'ainsi est la règle à la Sxxxx, mais que je ne m'en fasse pas, ça passera (et enfonce-toi bien dans le crâne qu'on est en train de te faire une faveur !), et qu'il lui faudra aussi un relevé d'identité bancaire pour prélèvement automatique du loyer sur mon compte… Là, je m'offusque.
- Mais Madame, c'est interdit !
- Ah oui, mais vous comprenez, y'en a qui envoient leur chèque en retard, alors c'est mieux !
- Peut-être Madame, mais c'est illégal !
- Pas du tout, on a toujours fait comme ça !
On a toujours fait comme ça, donc c'est légal ? Ben voyons !  Mais c'est très clair : c'est à prendre ou à laisser. Aussi je cède sur la légalité et nous convenons d'un rendez-vous pour le lendemain. Reste toutefois la question du montant des frais d'agence que la demoiselle ne peut pas me donner, ça ne dépend pas d'elle, il faut que j'appelle son patron, parce que, là, il faut qu'elle y aille, etc. Ah…
À peine nous sommes-nous séparées, je téléphone pour savoir.
Réponse : 706,00 euros !
- 706,00 euros ! m'étranglai-je, 706,00 euros ! Mais c'est bien plus qu'un mois de loyer !
- Vous savez dans notre agence nous suivons des règles très précises et…
- Non mais 706,00 euros ! Écoutez, c'est trop cher, je laisse tomber.
-  Ouais, en  fait cet appartement  ne vous intéresse pas, dîtes-le.
- Effectivement, pour 500,00 euros par mois, je peux trouver mieux.
- Bon, mais je peux vous faire un barème à 10%, ça ne vous ferait plus que 592,00.

Ah tiens ! Trop tard, fallait pas essayer de m'avoir… Et puis, zut !, c'est trop cher ! Je garde mon cafoutch et mon fric !
Le soir même j'ai fêté ma décision. J'ai passé la soirée au restau avec des amis. Non mais !
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12 mars 2009 4 12 /03 /mars /2009 20:39

Je vis depuis des mois dans un 20m2 insalubre. Des odeurs nauséabondes remontent du sol qui me réveillent la nuit. Quand il pleut, un goutte à goutte saumâtre tombe de là sur le "plan de travail". C'est inchauffable, pour cause une énorme gaine de cheminée bée dans la "cuisine", la porte ne ferme quasiment pas, de vieux culots de plafonniers inutilisables ouvrent des fuites vers le faux plafond. Ca me coûte 320,00 hors charges par mois, mais avec le chauffage, ça doit bien faire 400,00 si ce n'est plus (comment le savoir, les factures EDF reçues jusqu'à présent sont des "estimations", l'entreprise n'ayant pas les moyens de relever les compteurs régulièrement). Cet hiver, au plus froid, entre un radiateur à bain d'huile et le radiateur mural d'un mètre de long, j'arrivais au maximum à 17 degrés. Résultat, je n'ai plus les mêmes repères de température que mes congénères et, chez eux, je transpire, c'est gênant.


J'ai atterri là parce que, m'étant retrouvée sans toit, j'étais dans l'urgence et que c'est le seul studio (en un mois de recherches) pour lequel aucun obstacle n'a été opposé à la signature du bail. C'est sûr qu'un locataire pour ce genre d'endroit ne doit pas courir les rues…
Bref, disons j'ai eu de la chance et les propriétaires aussi vu mon honnêteté.
Pendant mon mois de recherches, en effet, j'avais eu droit à de multiples "Ah vous n'êtes pas étudiante, alors non, non, je ne préfère pas", les bailleurs de meublé voulant s'assurer qu'ils n'auraient pas à retrouver un locataire durant l'année scolaire, soit à des  "Vous n'avez pas quelqu'un pour se porter caution ? Vous n'avez pas de fiches de paie ? Non, non, je ne prends pas le risque", alors que je leur présentais les preuves d'une épargne conséquente. À croire qu'en France il n'y a que des salariés…
Donc j'ai eu de la chance de trouver ce cafoutch ! D'ailleurs quel plaisir au début (c'était l'été) que d'avoir un lit, une douche, un espace cuisine ! Dès le lendemain, je me suis préparé un petit plat mijoté avec toutes sortes de légumes ! Adieu les sandwichs ! Le pied.
Crise aidant, j'ai un temps espéré pouvoir m'acheter un petit appartement pour pouvoir me poser. Mais comme ici "ça ne baissera jamais", il n'y a rien de "correct" (on appréciera les guillemets) à moins de 230.000 euros, trop cher pour moi. L'hiver approchant, rester dans mon cafoutch n'était pas viable : ni pour ma santé, ni pour du travail, ni pour mon moral. Solution, me trouver un meublé salubre et mieux placé en attendant que les prix baissent, que l'occasion se présente, etc. Sur ce, mon conseiller financier, me propose de rajouter la coquette somme que j'avais sur mon compte rémunéré, sur mon assurance-vie, afin, qu'intérêts aidant, je puisse louer autre chose sans problème. Ok, me dis-je. Et j'accepte de perdre les 3, 8% de frais d'entrée (soit quand même plusieurs mois de loyer) pour avoir la caution bancaire nécessaire à mon projet, croyant naïvement qu'un établissement aussi prestigieux que les GAF (Grandes Assurances de France) faisait sérieusement les choses. C'était en novembre.
Début janvier je trouve un studio, demande aux GAF un accord de principe pour une caution bancaire (6600,00 euros) et là, stupéfaction, ce n'est pas possible pour cause "d'insolvabilité" vu que je n'étais pas imposable en 2007 !!! Alors que je venais de leur filer une énorme somme à 3,8% de frais d'entrée dans le seul but de pouvoir louer un meublé décent ?!  Et bien, oui, parce que, je cite : "On ne peut pas vous couvrir 500,00 euros de loyer si vous n'en gagnez que 500,00 ! "
Mais savent-ils seulement ce qu'est une caution bancaire ?

J'explique ce que c'est : la banque bloque sur un compte donné, les fonds que je lui fournis moic'est mon argent, pas le sien ! Qu'est ce que c'est que ce discours tordu prétendant "couvrir" la somme à ma place ! — pour rassurer le bailleur, vu que n'étant pas salariée en CDI je ne peux pas lui fournir la garantie couramment exigée (salaire en contrat à durée indéterminée si possible de fonctionnaire).
Mais si aucune banque ne suit cette loi, comment peuvent se loger, je ne sais pas moi, les artistes, les indépendants, les retraités à petits revenus, ceux qui reviennent de voyage ? ! N'étant pas salariés d'une boîte cotisant au 1% logement, ils n'ont même pas le droit au Locapass ! Et bien qu'ils aillent à l'hôtel (ainsi me répondit aimablement une employée des GAF) ! Ou qu'ils dorment dans leur voiture, ou qu'ils crèvent, pourquoi pas ? Parce qu'aujourd'hui, à part pour des cafoutchs inlouables comme le mien, les bailleurs sont pour la plupart extrêmement exigeants, même les CDD (excusez ce raccourci, je suis énervée) ne passent plus. Sans parler du fait que pour un meublé à 500,00 il faut théoriquement gagner trois fois plus, soit 1500,00 par mois ce qui élimine d'emblée la moitié des Français … Heureux ceux qui ont une famille pour se porter caution.
Stop ! en ai-je conclu, il faut que les gens fassent leur travail sérieusement dans ce pays.
Donc RAR (encore un raccourci, scusez-moi), Que choisir, Association française des usagers des banques, etc.… Zou !

De joli bonus suivent ma décision : de n'être plus complice, de me défendre, et avec moi tous les autres dans le même cas, me rend plus légère, et puis tous ces amis qui m'ont conseillée,  aidée à rédiger les courriers. Merci à eux !
Et merci à ma nouvelle banque aussi, qui a opté pour le service de proximité, la disponibilité, l'amabilité, la serviabilité, et pas de hotline ! Il m'a fallu à peine deux jours pour la trouver, obtenir son accord de principe pour une caution bancaire (alors que mes fonds sont chez GAF), et ouvrir mon compte ! Comme c'est agréable quand les choses se font normalement ! On respire !
Évidemment, pour ressortir mes sous de l'assurance-vie GAF (grevés des 3,8%  de frais d'entrée et des prélèvements sociaux, tout pour ma pomme), j'ai dû envoyer un RAR (5 euros de plus) et attendre une bonne quinzaine.
Résultat le studio m'est passé sous le nez… Bonjour les GAF !
Mais je n'ai pas dit mon dernier mot.




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10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 16:54


Je reçois ce matin un courrier d'ACD (AntiChômDû) m'annonçant que je suis radiée des listes de demandeurs d'emploi pour motif que je n'aurais pas "actualisé ma situation" — traduction : pointé — le mois précédent. Or, si, je l'ai fait. Mais comme maintenant tout s'effectue par téléphone, quelle preuve en ai-je ? Soupir. La journée commence bien.

Je m'accorde un petit répit, un petit café, une petite rêverie. Mais, c'est trop tard, les voix junéniles et enthousiastes que je redoute d'affronter, me tiennent déjà et s'y glissent.
Je nous vois, tels ces navigateurs antiques, à la merci de ces sirènes d'un nouveau genre. "Le truc, me dis-je, c'est que nous le sommes tous, mais un par un, et sans jamais pouvoir prévoir d'où va venir le prochain coup, ni quand." D'ailleurs, n'est-ce pas ce qui a fait fleurir tous ces courants socio-culturels  prônant du "restez- zen" à tour de bras, depuis quelques années ? Franchement, ça m'énerve. Ces problèmes, ces stress quotidiens, ne sont pas individuels, il sont collectifs : ils sont politiques! Alors  "rester zen" devant  une petite entorse par-ci, une petite entorse par-là,  finalement  c'est faire le jeu du pouvoir.
Un peu affermie, j'attrape le téléphone, tape le numéro, tombe sur une voix enthousiaste et juvénile (de femme, bien sûr) me demandant de taper mon code postal, puis mon identifiant (heureusement j'avais prévu le coup), puis mon code secret, ce que je fais machinalement, m'attendant à devoir me plier, comme d'habitude, au dernier progrès notoire en matière de modernisation d'ACD : au lieu de "tapez 1, tapez 2" etc. -vous connaissez la ritournelle-, "dîtes ceci ou cela" (genre "actualisation", "indemnisation", "mon dossier") avant de reprendre le plus classique "tapez1, tapez 2, tapez 3", que nous subissons tous. Et bien, non ! Surprise ! Une voix d'homme interrompt délicieusement l'assommante litanie. Ça alors !

Sous le choc, saisie par une fulgurante déformation temporelle, je réentends la voix me susurrant " bienvenue sur le serveur du Bipôle AssurEmp". Comment n'avais-je pas noté cette transfiguration soudaine de l'habituel "ACD à votre service" ? Sous le choc, je raccroche, refais le numéro, écoute attentivement.
Aucun doute, c'est bien à l'irruption de l'argent dans l'organisme que la voix masculine doit son exceptionnelle présence. Aux "pauvres", aux "soutiens", aux "chômeurs", aux "enfants", aux "aides à faire les démarches correctement" on associe des voix maternelles. À l'argent et au pouvoir des voix de mecs, de vrais, c'est-à-dire graves.
L'autre jour, en feuilletant chez un copain une revue dédiée à l'Entreprise (vous noterez la majuscule), je tombe sur l'étrange sous-titre " Vers une féminisation de l'entreprise ? " Je n'ai pas pu l'empêcher, c'est sorti tout seul : "Par féminisation, ils entendent maternisation, je suppose, non ?"
"Oui" me répondit mon pote, pris de court.
Et voilà. Je vis dans une société complètement incestueuse. Je traduis : les "petits" (vous, moi) n'arrêtent pas de s'y faire baiser la gueule par les "grands" (les gros organismes), en douce et sans recours possible. Après les dégats, restent les aides sociales...
On a beau se vanter d'être le pays des Droits de l'Homme, aujourd'hui, en France, on vit de plus en plus dans l'arbitraire total.

Bon, mais je dévie. Revenons à mon histoire d'ACD, heu non, de PAE. Je refais donc le numéro une troisième fois, finis par tomber sur une opératrice qui m'explique qu'il faut que je me réinscrive illico (ce qui signifiait, me refaire la litanie une quatrième fois) et que j'envoie dare-dare un courrier à la direction pour contester ma radiation et demander une inscription rétroactive. Un peu énervée je lui fais remarquer que le téléphone étant désormais l'instrument du pointage, il est un peu incohérent de devoir passer par un courrier pour en dénoncer le mauvais fonctionnement, de toute façon incontrôlable pour l'appelant. "Je sais, je sais" a-t--elle l'amabilité de me répondre, sans doute confrontée aux mêmes monstruosités incestueuses que moi. Je raccroche avec ce soupir désormais familier que provoque en moi chaque dose d'impuissance et de fatigue supplémentaire… Croyez-le ou non, j'ai quand même eu le courage de rédiger cette foutue lettre, tout en faisant le téméraire pari de ne pas mettre 5 euros de RAR...
Ouh là, là  ! Pardon  : de recommandé avec accusé de réception !
Non mais c'est fou ce que ce genre de connerie peut épuiser : trois sigles dans le même paragraphe, vous vous rendez compte le rétrécissement linguistique !  Je vous en conjure, méfiez-vous des sigles ! Leur prolifération ne peut qu'aller de pair avec la diminution. Or plus on rapetisse - c'est géométrique : on ne peut voir ni haut ni loin quand on est petit - plus on ratiboise (notamment ce qui élève : l'intelligence, le cœur et les salaires).
"Pas étonnant qu'on ait élu un aussi court sur pattes que Sarkozy, me dis-je sur ce, dans ce contexte un haut sur pattes comme de Gaulle, serait passé pour un grand dadet, genre Averell dans les Dalton."
Rire nerveux. Je viens moi-même, bien qu'involontairement, de contribuer au ratiboisement des statistiques du chômage en France !
...Au prix de tous mes droits (n'étant pas indemnisée, je parle de droits sociaux éventuels, comme les embauches "aidées"). Tout ça pour une défaillance technique incontrôlable. Bravo l'arnaque ! Je n'ose pas penser à tous ceux que ce genre de "bug" prive de leurs allocations...
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Présentation

  • : Le blog d'Amada
  • : Un regard ethnologique et artistique sur les dysfonctionnements quotidiens en France, comme par exemple l'emprise dérégulant des hots-lines, les incessantes trangressions des règles, les solutions bloquées par la rigidité idiote des catégories administratives. Bref les raisons de la lassitude et de la passivité politique des Français.
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  • Amada
  • Ethnologue, journaliste, écrivain.
  • Ethnologue, journaliste, écrivain.

Bienvenue sur mon blog

La "dérégulation", une histoire lointaine ?
 Non. C'est au quotidien qu'elle s'impose !

De nouvelles pratiques sociales — notamment les hot-lines et les centres d'appels, ou l'usage administratif et commercial d'Internet, pour ne parler que d'elles — sont subrepticement devenues sources d'une multitude d'abus de pouvoir relativement invisibles, d'illégalités sourdes, d'arnaques silencieuses.

Ces "minuscules" dysfonctionnements génèrent un "aquabonisme" de plus en plus massif, une lassitude généralisée... Et, en ce domaine, la réalité dépasse souvent la fiction. 
Histoire de faire sauter les langues idiotes qui, bien souvent, soutiennent en choeur les imbécillités, les incohérences et le cynisme ambiant de cette "dérégulation" :

 - Les déboires d'Amada" racontent des faits significatifs. 
 - Le laboratoire d'Amada  présente des esquisses théoriques tirées pour la plupart des premiers (textes déposés). 
- AmadO's blues : un de mes amis s'agace avec moi de la confusion mentale généralisée. Je lui ai ouvert mon blog.
- Les articles Michaël Jackson sont des tentatives pour éclairer certains pans de nos sociétés  médiatiquement orchestrées (textes déposés.).
- Plus quelques notules, quelques textes fondateurs et des liens...

Bonne lecture !

A signaler

Argent, dette, intérêts : ouvrir les yeux !  
A.J.Holbeq: 150 millions par jour pour les seuls intérêts de la dette en France . Faits et chiffres à propos de ce racket
 

Une façon critique jubilatoire de lire le monde : Celle de P. Reymond.

Et vu du ciel astrologique, ça donne quoi ?

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Avril 2011 :Destruction herboristerie, phytothérapie, semences traditionnelles par l'UE.
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